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VICTOR HUGO... INTIME

Le 22 mai 1885, Victor Hugo rendait son âme au 50 avenue Victor Hugo, son domicile dans le 16ème arrondissement de Paris. Connaissez-vous son intimité ? Du 25 mai au 10 juin prochain, la Maison de Chateaubriand organise la Biennale littéraire : à la rencontre de Victor Hugo, avec une dizaine de personnalités spécialistes de Victor Hugo, de l'œuvre comme de l'intime.


Victor Hugo posant avec sa petite-fille Jeanne Hugo, âgée de 3 ans (photo anonyme / Paris Musées Collections)


Né enfant chétif le 26 février 1802, à 22h30, à Besançon, dans le Doubs, on le connaît romancier avec Notre-Dame de Paris, L'Homme qui rit, Quatrevingt-treize ou encore Les Misérables, poète avec Les Contemplations ou encore L'Art d'être grand-père, homme de théâtre avec Hernani et sa célèbre bataille, Lucrèce Borgia et Marie Tudor ou encore dessinateur, journaliste et homme politique se battant contre la peine de mort, contre la misère, contre le racisme, contre l'esclavage, contre le travail des enfants, ou encore pour la liberté de la presse, pour la liberté d'expression, pour l'égalité entre les hommes et les femmes, lui qui a été président d'honneur de la Ligue française pour le droit des femmes parmi tant d'autres combats.


En 1811, ainsi que Victor Hugo l'écrit lui-même dans Choses Vues, il était "sur les genoux du roi d'Espagne, Joseph Bonaparte, comme le mioche du général Hugo", le seul général d'empire qui n'apparaît pas sur l'Arc de Triomphe avec tous les autres. Dès son adolescence, il savait déjà qu'il voulait "être Chateaubriand ou rien". Il écrit son premier roman, Bug-Jargal, sur la lutte des esclaves à Saint-Domingue, avec un premier jet en quinze jours. Il a 18 ans. Et puis, ce sera Han d'Islande (1823), l'histoire d'un homme qui suce le sang des morts où les jeunes Ethel et Ordener ont un parfum de ressemblance avec le couple impossible qu'il forme avec la jeune Adèle Foucher. Il devra attendre la mort de sa mère Sophie Trébuchet, en 1821, pour pouvoir l'épouser.


Cette union donnera quatre enfants. Léopold qui ne survivra pas, Léopoldine dite Didine en 1824, Charles en 1826 , François-Victor en 1828 et Adèle en 1830. Père attaché à ses enfants, il les emmènera en vacances, au Château des Roches, à Bièvres (aujourd'hui, dans l'Essonne), mais aussi à Saint-Prix, aujourd'hui dans le Val d'Oise, au Château de la Terrasse. Qu'il soit en vacances ou à la maison, une femme n'est jamais très loin : Juliette Drouet.


Voyant que sa femme Adèle a une aventure avec Charles-Augustin Sainte-Beuve, il cède à la tentation et, dans la nuit du 16 au 17 février 1833, débute sa relation avec Juliette, actrice qui s'avérera, pendant cinquante ans, une femme de lettres à l'écriture pleine d'émotions. Leur correspondance et leur amour durera, en effet, jusqu'à la mort de Juliette, le 11 mai 1883. Elle l'appelait Mon cher bien-aimé, mon grand poète, mon Dieu, mon cher ORIGINAL, mais aussi mon bon petit homme chéri ou encore mon bon petit frotteur*. S'il l'appelait Juju, elle l'appelait Toto, voire mon grand Toto pour le différencier du petit Toto, surnom de François-Victor. Cet amour passionnel ira au-delà d'une simple relation. Quand la tête de Victor Hugo est mise à prix pour 25 000 francs après le Coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, c'est Juliette qui s'arrangera pour qu'il puisse partir en exil à Bruxelles en le faisant passer pour un ouvrier. Elle le rejoindra à Bruxelles, le suivra à Londres pour se rendre à Jersey, où il découvrira les "tables parlantes", puis à Guernesey, jusqu'au retour en France.


Ces enfants, c'est sa respiration. Malheureusement, il les verra tous partir avant lui, ou presque. Léopoldine, tout juste mariée avec Charles Vacquerie, le frère d'Auguste Vacquerie, un de ses amis, elle se noie dans la Seine le 4 septembre 1843. Elle a 19 ans. Alors parti en vacances avec Juliette, Victor Hugo l'apprend le 9 septembre à Rochefort, dans le journal Le Siècle du 7 septembre. Charles mourra en 1871, François-Victor en 1873. Il ne lui reste qu'Adèle. Elle est interné à Saint-Mandé, revenue folle d'un voyage en Amérique.


Victor Hugo est allé un peu partout en Europe, habitant en France jusqu'en Corse, en Espagne, en Belgique, au Luxembourg, sur les îles anglo-normandes... A Paris, il a vécu au 18 rue des Petits-Augustins, future rue Bonaparte, aujourd'hui le centre Tchèque, la place Royale (aujourd'hui place des Vosges), rue d'Isly, rue de la Tour d'Auvergne... Il a plus été souvent locataire que propriétaire. La seule maison lui ayant vraiment appartenue, c'est Hauteville House, à Guernesey avec sa décoration d'intérieur.


Aujourd'hui, plusieurs de ses "maisons" sont devenues musées à sa mémoire : la maison natale à Besançon, les Maison Victor Hugo place des Vosges (depuis 1903) et Hauteville-House, mais aussi à Vianden, au Luxembourg.


Le 22 mai 1885, il décédait dans son domicile du 50 avenue Victor Hugo, anciennement avenue d'Eylau renommée ainsi en 1881. La France est en émoi. Après avoir été exposé dans un immense tombeau sous l'Arc de Triomphe, il sera conduit directement au Panthéon où il repose désormais auprès d'un de ses amis, Alexandre Dumas Père, et un jeune auteur qui avait un peu de mal avec le génie hugolien, Emile Zola. Depuis, ils ont fait la paix.


Aujourd'hui, la famille Hugo une belle et grande famille, tous descendant de son petit-fils Georges, le frère de Jeanne (photo).


Si Victor Hugo et Chateaubriand étaient amis, du 25 mai au 1er juin, se tiendra dans la Maison de Chateaubriand et dans son magnifique parc de la Vallée-aux-Loups, la biennale littéraire : à la rencontre de Victor Hugo avec une dizaine de spécialistes de Victor Hugo, dont son arrière-arrière petit-fils Jean-Baptiste Hugo.

Article rédigé par Jérôme Decourcelles de la Société des Amis de Victor Hugo.

*Lettre de Juliette Drouet à Victor Hugo du 18 mai 1838.

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